Ecovalorys va approvisionner les fabricants d'aliments
Ecovalorys, filiale de Coop de Blé (Tarn), construit une grande unité de valorisation de biomasse qui produira des matières premières pour l'alimentation animale.
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" En 2006-2007, nous envisagions de transformer des produits végétaux en granulés de chauffage, explique Martial Chandeysson, directeur de la Coopérative de blé de Salvagnac (Tarn). Mais nous avons vite réalisé que les matières agricoles et agroalimentaires que nous voulions valoriser avaient aussi un grand intérêt pour l'alimentation animale, surtout les années de pénurie en paille et foin, comme cette année. Nous avons alors décidé de créer un outil qui permette à la fois de fabriquer des matières premières pour l'alimentation animale et du biocombustible."
Spécialisée en grandes cultures et située à proximité de zones de fruits et légumes, la coopérative, via sa filiale Ecovalorys, est en train de bâtir une unité de valorisation de la biomasse, qui permettra de produire des fibres longues et de déshydrater des coproduits agricoles et agroalimentaires collectés alentours.
Sous forme de gaufrettes
Le site recyclera toutes sortes de coproduits d'origine végétale : paille (céréales, lin), foin, issues de silos, rafles de maïs, marcs de tomates, de pommes ou de raisins, bouts de queues de haricots verts, fruits et légumes impropres à la consommation… Des cultures, comme la luzerne, le switchgrass, le ray-grass ou la fétuque seront également spécialement mises en place par les producteurs, pour l'alimenter. "En amont, notre objectif est d'assurer de nouveaux débouchés, toujours plus rémunérateurs à nos adhérents, mais aussi de leur proposer des cultures qui permettent de faire baisser la pression en produits phytosanitaires et d'allonger les rotations, précise Martial Chandeysson. En aval, nous voulons apporter un produit nouveau sur un marché demandeur. Nous ne devenons pas fabricant d'aliment, mais nous pourrons fournir des bases fibreuses sous forme de gaufrettes, qui pourront contenir quatre fibres végétales différentes, auxquelles pourront être ajoutés différents granulés."
Les gaufrettes seront compactes et faciles à transporter. Leurs fibres longues, reconnaissables par les ruminants, devraient être "d'une grande appétence". Selon la valeur alimentaire recherchée, on pourra leur adjoindre les composants déshydratés dans l'usine, mais aussi des grains d'orge ou de blé, des céréales immatures, etc.
Des mélanges sur mesure
" Nous avons mis au point un process qui permet d'être très précis dans la fabrication et de proposer des mélanges à la demande, répondant exactement aux besoins des fabricants d'aliments, indique Jean-Claude L'Huriec, responsable du site de production. Nous sommes à mi-chemin entre les bassins d'élevage du Massif central et des Pyrénées, et les premières entreprises contactées ont l'air très intéressées."
La production devrait démarrer à l'automne, si la coopérative réussit à refaire son stock de paille et de foin, parti en fumée dans un incendie en juin. A terme, Ecovalorys fabriquera également des biocombustibles et des nutraceutiques, mais ce sera une prochaine étape.
Florence Jacquemoud
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